Rencontre avec une chercheuse de l’Université de Nantes et un éleveur de reine d’abeille
Les étudiants de BTSA DATR en deuxième année ont rencontré deux acteurs de l’environnement dans le cadre de leur voyage d’étude. Elsa Cariou, chercheuse sur l’érosion des côtes à l’île d’Yeu et Renan Pointeau, président de la coopérative foncière.
Le jeudi 8 février nous avons rencontré Elsa Cariou qui gère deux projets sur l’île:
- «ODySéYeu» pour comprendre comment fonctionne l’érosion sur l’île,les pics d’érosion et comment suivre cette érosion au fil du temps ?
- «Odyssée Île» qui reprend les données du premier projet servent à analyser les zones à risques et à comprendre pourquoi elles le sont ?
A cette réunion était présent également Renan Pointeau qui est éleveur de reines d’abeille. Depuis 2015 sur l’île, il est président de la coopérative foncière, qui gère les espaces naturels et agricoles en collaboration avec la mairie. La coopérative rachète des terrains à la mairie pour les préserver et leur donner une possibilité aux exploitants agricoles de s’installer sur ces terres.
Lors de cette rencontre nous en avons appris un peu plus sur la géologie de l’île d’Yeu. Le socle de l’île est rocheux dû au massif armoricain, formé il y a 330 millions d’années et les roches de l’île datent de 150 millions d’années. Les roches qui ont formé l’île ont été écrasées par à l’érosion d’une ancienne montagne. L’île est la partie «ressortie» de cette ancienne montagne au sein d’un pli de roches. Du sable, de la terre et autres sédiments se sont ensuite formés en surface, qui sont fortement soumis à l’érosion car ils sont plus mous. Le sable fait des va-et-vient avec les marées et le vent ce qui permet aux plages qu’elles ne s’érodent pas définitivement. Par exemple, en cas de tempête il peut y avoir une érosion rapide mais qui peut être comblée dans le temps par le dépôt de sable, mais ce processus est bien plus long. Les recherches d’OdyséeYeu permettent de comprendre cette mécanique et de voir quand ces phénomènes peuvent se produire. Tous ces problèmes d’érosion n’étaient pas étudiés autrefois et le sable était fortement exploité sans se soucier des problèmes que cela pouvait causer.
Dans les années 1960/70 il y a eu une grosse extraction de sable et de gravier sur la pointe sud de l’île il y a eu des conséquences directes sur les constructions qui sont faites avec ce sable marin, les murs moisissent à cause de la présence du sel.
Vers la fin de l’exploitation, elle était mécanisée, donc 30 000 m3 de sable furent prélevés. Constat d’érosion dans les années 70 et un autre pic d’érosion dans les années 80. En 1980, la digue du port est rallongée ce qui accentua l’érosion. A partir de 1980/1982, l’extraction fut interdite, l’érosion s’est stoppée et l’effet inverse s’est produit. La pointe sud s’est reformée avec le temps. En 40 ans, l’intégralité du sable n’est pas revenu mais des actions peuvent être menées pour aider ce processus.
Au nord, à la pointe de la Gournaise était un lieu de dépôt de voitures qui était laissée à l’abandon, en l’état, avec les réservoirs remplis…L’ensemble a été enfoui, la pollution est donc énorme. La végétation a repoussé et en 1995 le site fut classé en ENS (espace naturel sensible), puis en zone Natura 2000. La pointe était avant cela un lieu pour enterrer des corps retrouvés après des naufrages. Avec l’érosion certains squelettes peuvent ressortir mais le site étant classé il est impossible d’organiser des fouilles pour les déplacer.
Grâce à cette rencontre, nous en savons davantage sur l’Histoire de l’île. Cela nous a permis de comprendre l’état actuel des côtes. Comme dirait Elsa, il faut voir le positif et rien n’est irréparable.
Maloé PROUTEAU, Emilie LE NEZET


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